ROOKIE WALL / CONTRIBUTION QI BASKET
Une question était sur les lèvres de tous les drogués de la NBA: va t-il y avoir un Game 7 durant ce 1er tour de Playoffs ? Trois matchs étaient au programme cette nuit, des matchs “couperets” pour certaines équipes. Atlanta, par exemple, devait gagner à domicile pour forcer le Game 7 à Washington. Il en va de même pour Chicago qui, après avoir mené 2 à 0 dans la série, se retrouve désormais dos au mur, chez lui, face à un Boston retrouvé. Enfin, les Clippers n’avaient pas le droit à l’erreur, face à Utah, s’ils ne voulaient pas subir une nouvelle humiliation en Playoffs. Retour sur la nuit du 28 avril 2017 !
Game 6 – Atlanta Hawks – Washington Wizards : 99 – 115 (2 – 4)
John Wall est t-il le meilleur joueur de la Conférence Est, derrière l’intouchable LeBron James? Si le débat mérite d’être posé, le meneur des Wizards nous donne un nouvel argument pour plaider à sa cause. Dans un match 6 où une victoire de Washington rimait avec qualification, “Jean Mur” nous a gratifié d’une performance historique: 42 points à 16/25 au tir, 8 passes, 4 interceptions et 2 contres, avec en prime la victoire sur un Atlanta peu convainquant. Bien aidé par Bradley Beal qui a retrouvé son adresse (31 points à 11/17), le backcourt de la capitale aura envoyé, à eux deux, 73 points, bien trop pour qu’Atlanta puisse résister. Dés le début du match, Washington donne le ton notamment grâce à Markieff Morris qui donne sept points d’avance sur un tir primé (10-17). En face, on abreuve Dwight Howard de ballon, ce qui permet de revenir à un point, mais les Wizards reprennent le large sur un énorme dunk de John Wall, puis sur un trois point de Kelly Oubre (16-26). Pendant que ça se fristouille entre Bradley Beal et Kent Bazemore, les Wizards prennent les devants, fort logiquement, dans la rencontre et mènent à la fin du premier quart sur le score de 23 à 30, avec déjà 17 points pour le duo Wall/Beal. Le deuxième quart-temps est à sens unique. Les Hawks ne sont pas dans le match et perdent énormément de ballons (15 en première mi-temps), ce qui profite à Washington qui va passer un run de 17-4 pour prendre une avance conséquente sur un Atlanta à l’agonie. Wall et Beal, respectivement avec 20 points et 17 points à la pause, la mauvaise défense des Hawks (65% au shoot pour les Wizards à la mi-temps) ainsi que la mauvaise adresse des faucons depuis l’arc (2/12) permettent à Washington de s’envoler dans ce Game 6 (46-65). La pression sur les Hawks gonfle encore plus dés le retour des vestiaires, avec un tir primé d’Otto Porter pour prendre vingt-deux points d’avance. La demi-finale de conférence se rapproche pour les Wizards… Les Hawks réagissent avec dix-sept points de suite pour le duo Hardaway Jr/Schröder, mais Bradley Beal envoie un missile depuis le parking pour maintenir l’écart au-dessus des quinze points. Mike Budenholzer, coach d’Atlanta, décide donc de jouer le tout pour le tout. En remplaçant Howard pour mettre en place un cinq plus petit, un small ball, il réussit son pari: faire revenir les Hawks dans la partie. Les Wizards perdent plus de ballons, ratent des tirs, la défense d’Atlanta est plus oppressante et l’équipe revient à neuf points de l’équipe de Scott Brooks avant d’entamer le dernier quart, sous l’impulsion de Schröder (23 points à ce moment là) et de Paul Millsap (25 points) et sous le regard de l’actionnaire minoritaire de la franchise de Géorgie, Grant Hill. La Philips Arena recommence à y croire et pousse pour que son équipe revienne au score, et c’est ce qui se passera ! Atlanta revient à trois longueurs de Washington sur un trois points de José Calderon dans le corner, à neuf minutes de la fin. Habitué des come-back dans le quatrième quart (demandez à Tyronn Lue tiens…), Atlanta va t-il refaire le coup après avoir été mené de vingt-deux points en seconde période? La réponse est non, la faute à un John Wall qui réserve quelques petits tours de magie mortels aux faucons. D’abord, un violent chasedown block sur Dennis Schröder qui va permettre à Wall de marquer derrière. Ensuite? Un récital offensif, pendant que ses coéquipiers ont des problèmes de fautes, permettant à son équipe d’accentuer l’écart sur ses adversaires. Le meneur marquera onze points d’affilée pour creuser l’écart définitif, terminera la rencontre à 42 points, dont 19 points dans le dernier acte avec un sublime 7/9 au tir. Inarrêtable. Enfin, John Wall finira son spectacle de magie en saluant le public de la Philips Arena de la main, sur un 2+1 à cinquante secondes de la fin. Résultat? 115 à 99 pour Washington qui conclut la série sur un point d’exclamation grâce à son duo d’arrière très adroit. Les 31 points, 10 rebonds et 7 passes de Paul Millsap n’auront servi à rien, Atlanta a craqué défensivement dans le second quart et à la fin du match face au talent de l’équipe de Scott Brooks. Troisième demi-finales de conférence en quatre ans pour Washington qui affrontera le vainqueur de la série entre Boston et Chicago, série qui pouvait se terminer hier soir aussi…
Qualifié : Washington Wizards (4 – 2)
Game 6 – Chicago Bulls – Boston Celtics : 83 – 105 (2 – 4)
La blessure de Rajon Rondo aura tout changé dans cette série, vraisemblablement. Le genre de phrase qu’on aurait pas imaginé écrire il y a trois mois quand Fred Hoiberg l’a relégué sur le banc, faute de résultats en saison régulière. Après avoir mené 2 à 0 dans la série en prenant les deux premiers matchs à l’extérieur, Chicago se retrouvait dos au mur cette nuit face à un Boston qui s’est bien repris dans la série en prenant les trois matchs suivants. À l’United Center, Chicago devait l’emporter. Résultat? Une raclée, nette et sans bavure, des Celtics sur des Bulls totalement dépassés. Boston a pu s’appuyer sur une très bonne adresse derrière l’arc dans ce match, et dés les deux premières minutes du match cela s’est vérifié avec Jae Crowder puis Gérald Green. Les C’s entament parfaitement le match et prendront rapidement dix points d’avance sur un dunk d’Al Horford (11-21). Jimmy Butler est seul dans le marasme offensif de Chicago, mais il parviendra tout de même à faire revenir son équipe dans le match grâce à ses 9 points dans le premier quart. À la fin de ce quart, les Bulls n’ont que sept points de retard, mais ça va sensiblement évolué (23-30)… Alors que Jimmy Buckets se repose, endolori par son genou, les Celtics continuent à dégainer de loin et prennent un net avantage grâce à un run de 12-2 en début de quart (25-42). Hoiberg se doit de remettre son joueur phare sur le parquet, et ça paye avec un 8-0 pour revenir, mais les Celtics sont sérieux et c’est encore depuis le parking que l’équipe de Brad Stevens répondra. Ainsi, Marcus Smart, puis Al Horford maintiendront l’écart avec Chicago au-dessus des dix points, tandis qu’Avery Bradley creuse un peu plus l’écart en fin de mi-temps, malgré les 17 points, à la pause, de Jimmy Butler (41-54). La seconde période est expéditive: Boston inflige un 10-2 dés le retour des vestiaires, prend un avantage de vingt-et-un points et rend l’United Center muet. Même les Bulls deviennent spectateurs du jeu proposé par les Celtics. La barre des trente unités d’écart est atteinte grâce à Jae Crowder sur un tir primé (encore), puis sur la ligne des lancers-francs. On ferme les rideaux, il n’y a plus de spectacle. Les Celtics entament l’ultime quart-temps avec un avantage de vingt-neuf points (59-88) et la fin de match se termine très rapidement en garbage time, uniquement marqué par les chants des supporters des Bulls réclamant le départ de Fred Hoiberg. Triste fin, mais assez symbolique de la saison de Chicago. Le résultat final est de 105 à 83 pour les Celtics qui iront en demi-finales de conférence face à Washington. Les Bulls ne pouvaient pas lutter avec un Jimmy Butler blessé, mais combatif, et un Dwyane Wade passé complètement à côté de son match. Le premier match entre les deux franchises sera d’ailleurs ce dimanche, à 19h.
Game 6 – Utah Jazz – Los Angeles Clippers : 93 – 98 (3 – 3)
“Tu ne finiras pas ta carrière dans l’Utah”, tels sont les termes de Chris Paul, durant un temps-mort, pour expliquer à Paul Pierce que Los Angeles va gagner le Game 6 pour reprendre l’avantage du terrain pour un Game 7 de folie. Et le meneur des Clippers a raison. Paul Pierce, légende des Celtics et champion NBA en 2008 avec cette même équipe, ne finira pas sa carrière à Salt Lake City puisque Los Angeles a remporté le Game 6 pour revenir à 3 – 3 dans la série. Oui, nous aurons bel et bien un Game 7 dans ce 1er tour de Playoffs et ce sera au Staples Center de Los Angeles entre les Clippers et le Jazz, ce dimanche à 21h30. Doc Rivers, dos au mur dans ce match, tente un coup dés le début de la rencontre: mettre directement son fiston, Austin Rivers, dans le cinq majeur à la place de Mo Speights. On peut saluer l’initiative, mais ça ne paye pas puisque Utah prend le premier avantage de la partie avec un 9-3 d’entrée de jeu. Qui plus est, DeAndre Jordan prend, dés la première possession, sa première faute. Sous l’impulsion des huit points de Rudy Gobert, Utah déroule et prendra jusqu’à sept points d’avance grâce à Gordon Hayward, mais Chris Paul entame bien son match et commence, lui aussi, avec huit points. M’Bah a Moute, sur deux paniers consécutifs en fin de quart-temps ramène les Clippers: 22-20. Offensivement, Utah n’y arrive plus depuis la fin du premier quart, ce qui permet à Austin Rivers et à Marreese Speights de redonner l’avantage à L.A en début de second quart-temps (30-31). Les Clippers dominent ce second quart, et si George Hill permet au Jazz de reprendre quatre longueurs d’avance, Chris Paul réagit de suite que ce soit avec un floater ou bien à trois points. Luc M’bah a Moute rentre ses jump shots et les Clippers prennent l’avantage à la pause (45-47). Avantage de courte durée, néanmoins. À la sortie des vestiaires, les Clippers perdent quatre ballons consécutifs et M’Bah a Moute prend sa quatrième faute pendant que Utah reprend l’avantage grâce à Rudy Gobert, George Hill et Gordon Hayward (51-47). Les Clippers se remettront vite au boulot et infligeront un 18-4 dévastateur, alors que le Jazz galère à nouveau à rentrer ses paniers (74-63). Le Jazz est mené et comme un coup dur ne vient jamais seul, Rudy Gobert se tord la cheville gauche sur une prise de rebond à la fin du troisième quart-temps (71-78). Cela ne l’empêche pas de revenir sur le parquet, le Gobzilla, mais en serrant les dents pour aider son équipe. Mais en face, les Clippers assurent, Chris Paul (29 points, 8 passes et 2 interceptions) continue d’être excellent et, sur un tir primé d’Austin Rivers, Los Angeles prend un avantage de quatorze points sur l’équipe de Quin Snyder, à quatre minutes du terme. Sauf cataclysme, Los Angeles est assuré d’arracher le Game 7. Sauf que cataclysme, il y a failli avoir: le Jazz grignote son retard, Gordon Hayward met deux tirs primés grâce à deux turnovers des Clippers, permettant ainsi de revenir à trois points d’écart. Pire encore, le Jazz récupère la dernière possession du match sur un stop défensif. Qui dit dernière possession, dit Joe Johnson qui se lance pour arracher les prolongations, mais heureusement pour Doc Rivers et Chris Paul, le tir est manqué. Les Clippers remportent donc ce match sur le score de 98 à 93 et arrachent un septième match. Ce sera dans la soirée de dimanche que nous connaîtrons le dernier qualifié pour les demi-finales de conférence, l’équipe qui rivalisera avec Golden State au prochain tour.