ROOKIE WALL / CONTRIBUTEUR QI BASKET
C’était une soirée 100% Conférence Ouest cette nuit, une soirée 100% Game 5 donc, forcément, une soirée 100% décisive. On le sait, le cinquième match est souvent le match qui peut faire basculer une série, et cela s’est encore vérifié hier. Oklahoma City était dans l’obligation de remporter ce match face à Houston, au Toyota Center, qui avait la possibilité d’envoyer Russell Westbrook et ses copains en vacances. Non loin de là, San Antonio devait réagir après les deux défaites de suite qu’ils ont subies de la patte des Grizzlies, au FedEx Forum, deux défaites qui ont ramené Memphis à 2 – 2 dans la série. Enfin, Los Angeles accueillait Utah qui avait récupérer l’avantage du terrain à Salt Lake City, au Game 3, et se devait de l’emporter pour le garder face à un Utah Jazz au complet pour la première fois de la série. Soirée de tous les dangers? C’est ce qu’on va vous résumer.
Game 5 – Houston Rockets – Oklahoma City Thunder : 105 – 99 (4 – 1)
Après leur victoire à l’arrachée à la Chesapeake Arena lors du Game 4, James Harden avait l’occasion de rejoindre Stephen Curry et LeBron James en repos en disposant de la clique de Russell Westbrook dans ce Game 5. De retour à la maison, l’occasion était idéale pour terminer une série. Seul problème, et on le sait: quand Russell Westbrook est dans une situation délicate, il trouve toujours le moyen de renverser des montagnes. Cependant, cette montagne était trop grande, et, seul, elle était trop compliqué à faire bouger. Russell Westbrook aura encore fait un énorme match mais ce match est un bon résumé de la série. Quand Brodie est là, tout va, mais Houston dispose d’un effectif beaucoup plus complet et beaucoup plus fort qui leur permet de remporter cette série sans trembler. Comme d’habitude, les Rockets galèrent sur les entames de match avec une maladresse au tir (0/6 à trois points au début du match), pendant que le Thunder caracole en tête grâce à un Russell Westbrook déterminé, scorant 13 des 19 premiers points de la franchise. Le premier quart-temps est à l’avantage du Thunder (16-22), mais la suite est à l’image de toute la série: Russell va sur le banc, donc Houston revient au score. Ça n’a pas manqué avec Lou Williams qui permet de remettre les Rockets sur de bons rails. Houston s’offre un bon deuxième quart-temps, marqué par un coup de chaud d’Eric Gordon, s’offrant un dunk monstrueux sur la tête de Jerami Grant, puis un tir primé pour conserver l’avantage. Gordon, encore lui, fait une passe décisive pour Nenê qui dunk, puis James Harden termine la mi-temps par deux lancers-francs: 51-44 pour les texans, +7 ! L’affaire se complique pour le Thunder. Défensivement, c’est très compliqué, malgré un Jerami Grant qui fait bonne impression sur James Harden sur quelques séquences, on pense notamment à Enes Kanter qui n’arrive pas à défendre sur le pick-and-roll des Rockets. Oklahoma City devra, une fois n’est pas coutume, s’appuyer sur le talent de Russell Westbrook. Si la deuxième mi-temps démarre bien pour la bande à Mike d’Antoni, c’est Brodie qui se distinguera dans le troisième quart-temps en ramenant à lui tout seul sa franchise. Que ce soit aux lancers, à la distribution, aux rebonds, près du cercle ou encore, et surtout, derrière l’arc, Russell Westbrook est intenable. Monsieur ne veut pas partir en vacances et on le comprend: 20 des 33 points inscrits par le Thunder sont à mettre à l’actif du meneur au numéro 0, 6/9 depuis le parking, dont le dernier depuis Saturne… Russell est incroyable et permet de donner un avantage de sept points au Thunder (70-77). À ce moment-là, la question est simple: que va faire Billy Donovan? Va t-il mettre son meneur sur le banc le temps qu’il recharge les batteries, ou va t-il jouer le tout pour le tout? On ne peut pas vraiment savoir si c’est le coach du Thunder qui l’a décider, ou si c’est Brodie qui voulait se reposer, mais, dans tous les cas, Russ West’ est sur le banc et ça va littéralement leur coûter cher sur ce match. Comme d’habitude, les Rockets vont revenir à ce moment-là et, comme au Game 2, Russell va enchaîner les tirs manqués (2/9 dans le dernier quart) qui vont condamner le Thunder à retourner à la maison bredouille. La fin de cette rencontre se résume à un duel aux lancers-francs, et à ce petit jeu, c’est les Rockets qui sont les meilleurs, surtout James Harden (34 points, 8 rebonds à 8/25 au tir) qui, à chaque pénétration, trouve le moyen de marquer, que ce soit au lay up ou sur la ligne. L’équipe de Billy Donovan aura beau réagir en fin de match sur un and-one de Westbrook (47 points, 11 rebonds, 9 passes à 15/34 dont 5/18 (!) à 3 points), mais c’est déjà trop tard. Houston l’emporte 105 à 99 et accède aux demi-finales de conférence aux dépends d’un Oklahoma City qui aura fait bonne figuration dans cette série, mais elle ne pouvait pas espérer mieux.
Qualifié: Houston Rockets (4-1)
Game 5 – San Antonio Spurs – Memphis Grizzlies : 116 – 103 (3 – 2)
De la tension, il y en avait à l’AT&T Center. La série est actuellement à 2-2 avant le Game 5, avec un come-back des Grizzlies dans son antre. Ce Game 5 est typiquement le genre de match qui bascule une série, le vainqueur prenant une grande option pour la qualification. Et, comme dans toutes les confrontations entre les deux équipes, c’est celui à domicile qui gagne. C’est donc San Antonio qui prend une option en l’emportant sur les Oursons sur le score de 116 à 103. Les Spurs ont, pourtant, subi la pression de Memphis d’entrée de jeu avec Ennis puis Conley (4-10). Cependant, c’est Ginobili, pourtant dans le dur dans la série, qui va relancer la machine Spurs en inscrivant six points consécutifs afin de revenir à égalité (14-14). Kawhi le supplée pour donner l’avantage aux Spurs, mais Marc Gasol est agressif et ramènera Memphis au coude-à-coude à la fin du premier quart-temps (23-23). Le score se débloque dans le second quart: les Spurs jouent collectivement et déroule grâce à Tony Parker, Patty Mills ou encore LaMarcus Aldridge. Cependant, Memphis est concentré et profite de quelques erreurs de San Antonio pour revenir, à l’image de la faute de David Lee sur Vince Carter à 3 points (35-35). Néanmoins, Kawhi Leonard excelle en attaque et permet de libérer ses coéquipiers pour créer un écart sur l’équipe de Mike Conley et rentrer aux vestiaires avec un avantage de six points (55-49). Tony Parker (16 points, 6 passes) réalise un très bon match, et ce début de troisième quart-temps le prouve avec deux paniers d’entrée de jeu. Même si Mike Conley l’imite, c’est bien le meneur français qui impose le rythme du match, et ses coéquipiers le suivent (65-54). Cet écart grandira encore plus avec le retour de Kawhi Leonard sur le terrain. L’adresse extérieure des Spurs est de retour, Manu Ginobili est actif pour voler des ballons, Pau Gasol et Patty Mills sont présents au scoring… Bref, San Antonio prend un avantage de dix-huit points, avant que Mike Conley ne réduise cet écart en inscrivant onze points de suite, permettant à Memphis d’y croire encore (87-76). Les Grizzlies reviendront même à la hauteur de San Antonio dans le dernier quart grâce, encore une fois, à Mike Conley qui réalise une grosse performance, accompagné de Marc Gasol et de Vince Carter. Cette fin de match voit une adresse au tir remarquable que ce soit du côté des Texans que du côté des joueurs du Tennessee, mais les Spurs maintient le lead grâce aux tirs primés. Ces derniers prendront un avantage plus conséquent à quatre minutes de la fin du match grâce à Kawhi Leonard (28 points, 6 passes à 9/16 au tir) et Patty Mills (20 points à 7/10 au tir dont 5/7 à 3 points), encore une fois depuis le parking de l’AT&T Center (109-97). Memphis ne reviendra pas au score, pire encore l’écart grandira encore à tel point que David Fitzdale baisse les bras en faisant rentrer les remplaçants en fin de match. San Antonio remporte donc le Game 5 et résiste au sublime match de Mike Conley (26 points, 6 passes, 4 interceptions à 10/17 au tir) grâce à une belle prestation collective. Assuré à coup sûr de jouer un Game 7, les Spurs auront à coeur de terminer la série dés le 6ème match qui aura lieu à Memphis, mais il faudra l’emporter à l’extérieur pour la première fois de la saison face à des Grizzlies qui montre une belle intensité dans cette série…
Game 5 – Los Angeles Clippers – Utah Jazz : 92 – 96 (2 – 3)
BOUM. Voilà la sensation de la soirée. Si Houston et San Antonio ont assuré à domicile, on ne peut pas en dire autant de L.A qui perd, à nouveau, l’avantage du terrain face à Utah, et au pire moment. Cette contre-performance des Clippers est à mettre au profit de deux joueurs: le premier est Gordon Hayward qui a su élever son niveau de jeu dans ces Playoffs, réalisant une très belle série de Playoffs en étant la première option offensive de son équipe (27 points et 8 rebonds). Le second, c’est Joe Johnson. J.J n’a pas forcément été le joueur le plus en vue de Utah durant la saison régulière, mais il régale de son expérience, de sa “clutchitude” et de son jeu face à des Clippers, sans solution sur lui. Après le buzzer-beater du Game 1 et la performance offensive hallucinante au Game 4, c’est bien Tonton Joe qui s’est distingué, à nouveau, dans ce match avec un panier tellement important qu’il est sûrement déjà adulé par les fans du Jazz. Step-back, jump shot, ficelle, c’est lui qui met le panier de la gagne qui assassine les Clippers à vingt secondes de la fin. Terrible, terrible pour Chris Paul et son équipe, dos au mur avec un impératif de victoire à la Vivint Smart Arena de Salt Lake City pour espérer passer le 1er tour de Playoffs… Dés la première action du match, on sentait que L.A allait passer une mauvaise soirée avec ce contre de Rudy Gobert. Cela n’empêche pas l’équipe de Doc Rivers de claquer un petit run de 7-0 en début de match, mais Utah réplique par un 8-0 dans la foulée, grâce à un Gordon Hayward concentré offensivement, notamment derrière l’arc avec trois tirs primés durant cette entame de match (10-14). Le Jazz est mieux rentré dans son match, mais son cruel défaut refait des tours: l’adresse. Les coéquipiers de Rudy Gobert rateront huit tirs de suite pour terminer le quart-temps, permettant ainsi à Los Angeles de repasser devant, notamment grâce à Paul Pierce qui signe son deuxième panier de loin (21-19). La défense des deux équipes sont bonnes, les deux équipes prennent le lead chacun son tour, mais le cinq mis en place par Doc Rivers (Felton/Rivers/Redick/M’Bah a Moute/Bass) prend l’eau face à Utah qui reprend l’avantage, jusqu’au moment où Chris Paul et DeAndre Jordan reviennent (36-33). La fin de la mi-temps est néanmoins à l’avantage du Jazz qui reprend l’avantage grâce à Rodney Hood en contre-attaque et derrière l’arc. Le momentum change de côté et Utah entame la seconde période du match avec un avantage de trois points (43-46). Le rythme est lent, la maladresse est présente des deux côtés, mais c’est l’équipe de Quin Snyder qui démarre le mieux ce second acte. George Hill avec le floater, Boris Diaw avec un hook shot puis Hayward sur un step-back maintient l’avantage, obligeant Doc Rivers à prendre un temps-mort (52-55). Ce quart-temps est serré, mais c’est Derrick Favors puis Joe Johnson par deux fois qui donnent un avantage plus conséquent aux mormons. Gordon Hayward parachève ce troisième quart-temps par un dunk au buzzer (58-64). Los Angeles est à l’agonie, à l’image du trois points de Rodney Hood à la sortie d’un temps-mort de… Doc Rivers (58-69). Après une longue période de disette, marquée par un 1/11 au tir et uniquement six points inscrits en neuf minutes, Los Angeles revient grâce, tout d’abord aux lancers-francs, puis à un Chris Paul costaud avec deux tirs à trois points de suite. L.A n’est pas mort et revient à égalité sur Utah (69-69). Ce n’est pas sans compter le mental du Jazz qui reprend un avantage conséquent dans la foulée grâce à Rodney Hood et Gordon Hayward sur deux tirs primés de suite, dont un venu d’ailleurs de la part de Gordie (69-77). Les Clippers s’accrochent, avec des paniers de J.J Redick et de DeAndre Jordan, mais c’est le Joe Johnson Time qui se présente avec un tir primé à trois minutes de la fin pour le joueur qui a de la glace dans le sang (78-83). Les Clippers reviendront à trois points grâce aux lancers-francs de Chris Paul à trente secondes de la fin, mais Joe Johnson en a décidé autrement et met le dagger de la victoire. Résultat: 92-96 pour le Utah Jazz et énorme pression mise sur l’équipe de Chris Paul (28 points, 9 passes à 10/19). Les Clippers sont dans l’obligation de gagner à Salt Lake City sous peine de subir une nouvelle désillusion en post-season.