ROOKIE WALL / CONTRIBUTEUR QI BASKET
Trois matchs cruciaux cette nuit pour les franchises encore en lice dans ces Playoffs 2017, il n’y avait pas le droit à l’erreur ! Pendant que Toronto voulait mettre la pression sur Milwaukee en remportant le Game 5 et que Washington avait à cœur de se rendre la série plus facile en disposant d’Atlanta chez eux, Portland jouait sa vie à la maison, face aux Warriors, dans le quatrième match de leur série. C’est dans ces matchs là qu’on reconnaît les grandes équipes, ont-elles répondu présentes?
Game 5 – Toronto Raptors – Milwaukee Bucks: 118 – 93 (3 – 2)
Dans cette série, nous aurons vu tous les types de Raptors: le Toronto décevant dans le Game 1 et Game 3, le Toronto revanchard dans le Game 2, le Toronto correct dans le Game 4, et enfin le Toronto dominant, dans ce Game 5 décisif dans la série. Il fallait l’être pour mettre la pression sur un Milwaukee qui ne cesse de faire douter les canadiens, et ils l’ont été avec une prestation de haute-volée. Dés le 1er quart-temps, le ton était donné. DeMar DeRozan et Kyle Lowry en retrait, c’est les copains qui ont assuré le scoring, notamment un Serge Ibaka déchaîné, prêt à casser du grec sur deux posters. Le congolais était partout: derrière l’arc, au dunk, en défense avec deux contres autoritaires sur Antetokounmpo et Michael Beasley… Ibaka est l’élément principal de l’excellent premier quart-temps des Raptors. DeMarre Carroll s’invite à la fête avec trois paniers de suite et 7 points. DeRozan est à la conclusion de ce premier quart, qui aura vu un 17-0 ravageur pour les Dinos (31-20). Même si Greg Monroe permet aux Bucks de respirer un petit peu en début de second quart, Milwaukee n’y arrive pas et voit Kyle Lowry, souffrant pourtant de douleurs au dos, enchaîner deux paniers de suite pour entamer un nouveau run pour Toronto, un 11-2 qui relègue les joueurs de Jason Kidd à 19 points (51-32). Néanmoins, Giannis Antetokounmpo sonne la révolte avec un run de 16-4 aussi inespéré que bien tombé. Le grec à tout faire fait une très bonne première mi-temps avec 16 points, mais il est bien le seul, comme l’atteste un Malcolm Brogdon, par exemple, qui est dans un mauvais jour. Dans tous les cas, les Bucks relancent le match en revenant à neuf points de Toronto à la pause (57-48). Dans le troisième quart, Milwaukee n’arrivera pas à refaire son retard. Tantôt se faisant distancés, tantôt revenant au même écart de neuf points, la franchise du Wisconsin est à la traîne, elle se fait même dominer au judo avec un Ippon de Valanciunas sur Greg Monroe qui vaudra une technique pour les deux intérieurs (77-63). C’est le moment pour que Norman Powell, titularisé depuis le Game 4, prenne feu avec deux lancers, un floater, une passe pour Cory Joseph qui marque à trois points, un panier qui conclut un nouveau run de 10-0 pour les Raptors qui achèvera Milwaukee (90-69). Le quatrième quart-temps n’est qu’une formalité, se transformant en mixtape de Valanciunas et Powell qui terminent Milwaukee à coup de and-one, de tomar surpuissant et d’un poster de Norman sur la face de Thon Maker. Les rôles se sont inversés par rapport au Game 3, Toronto inflige une fessée aux Bucks et prend un avantage considérable dans la série, mettant ainsi la pression sur l’équipe de Jason Kidd. DeRozan (18 points) et Lowry (16 points) discrets, c’est Norman Powell qui a signé la meilleur prestation de son équipe avec 25 points à 8/11 au tir, et un sans-faute depuis le parking. De très bonne augure pour les Raptors qui ont remis la chaîne alimentaire dans le droit chemin en prenant ce Game 5, leur permettant de se présenter au Bradley Center de Milwaukee avec l’opportunité de finir la série. Le Game 6 sera, d’ailleurs, l’occasion de voir le mental des Bucks, qui seront dos au mur suite à cette lourde défaite. Y aura t-il un Game 7 ? Réponse dans la semaine !
Game 4 – Atlanta Hawks – Washington Wizards : 111 – 101 (2 – 2)
Encore une série serrée à l’Est ! Pendant que Cleveland est au repos et qu’Indiana est en PLS, les autres franchises de l’est du pays de l’Oncle Sam charbonnent pour prendre l’avantage dans leurs séries. C’est le cas d’Atlanta qui, mené 2 à 0 après les deux premiers matchs au Verizon Center, reviennent dans la série après deux bons passages à domicile. Les Hawks ont pu compter sur un bon apport collectif derrière Paul Millsap, au contraire des Wizards. Pourtant, ces derniers avaient bien commencé la rencontre avec un John Wall déterminé avec huit points dés les douze premières minutes du match, pendant qu’Atlanta a des difficultés pour scorer (18-27). Dennis Schröder écope déjà de sa troisième faute qui plus est, la tuile pour les Hawks, mais qui réagiront tout de même grâce à Ersan Ilyasova et Kent Bazemore (28-33). José Calderon est solide en l’absence de Dennis Schröder et, même s’il fait trois fautes aussi durant le second quart-temps, apporte ses points et organise le jeu avec Kent Bazemore, qui va redonner l’avantage aux Hawks grâce à un alley-oop pour Dwight Howard qui signe une très bonne entame de match, permettant de creuser un premier écart à la pause (59-50). Le pivot d’Atlanta, à qui on reproche son manque d’agressivité face à Marcin Gortat dans la raquette, s’impose et réalise son meilleur match de la série (16 points, 15 rebonds). Combatif, à l’image de ses coéquipiers, Howard est déterminant dans cette rencontre, comme avec ce contre sur John Wall, alors que les Wizards revenaient petit à petit sur les faucons dans le troisième quart-temps. Le jeu est très haché, avec beaucoup de tirs manqués, mais Washington parvient à revenir à 77-77 à l’entame du dernier quart, notamment grâce à Bradley Beal (32 points) qui retrouve son adresse, mais qui est handicapé par les fautes, tout comme son coéquipier Markieff Morris (4 fautes chacun). Défensivement, Washington est à la peine en cette entame de quatrième quart, le ballon circule bien entre les joueurs d’Atlanta et Tim Hardaway Jr. puis Kent Bazemore installe une bonne dynamique à leur équipe (85-81). Scott Brooks prend un temps-mort, mais Washington n’arrive pas à inverser la tendance: deux ballons perdus de suite, Millsap et Calderon sanctionnent et donnent un avantage de huit points qui fait lever la foule de la Philips Arena. Si Washington réagit en sortie de temps-mort grâce à Markieff Morris, Bogdanovic et Wall, Atlanta reprend un petit matelas d’avance au temps-mort officiel. Il reste cinq minutes à jouer, la fin de match s’annonce bouillante et Atlanta ne mène que de quatre points. Washington n’arrivant pas à revenir, c’est Millsap qui, sur un shoot improbable inscrit avec la faute donne un avantage de sept points, puis de dix grâce à Dennis Schröder (18 points). John Wall (22 points, 10 passes) essaie de ramener son équipe avec un tir à trois points, mais le meneur allemand lui dit “Auf Wiedersehen” avec un trois point dévastateur à deux minutes de la fin (109-99). Washington ne reviendra plus et Atlanta verrouille une deuxième victoire de suite dans la série, revenant ainsi à 2-2 avant de repartir à la capitale pour le Game 5. Défensivement, Washington n’a pas été présent, encore moins dans la raquette où Markieff Morris et Marcin Gortat n’ont pas pu apporté énormément au duo Wall/Beal. Il y aura donc bel et bien un Game 6 dans cette série !
Game 4 – Portland Trail Blazers – Golden State Warriors : 103 – 128 (0 – 4)
Portland jouait sa vie dans ce Game 4 face à des Warriors qui avaient bien envie d’imiter leurs congénères de l’Est en faisant un sweep pour avoir un peu de repos dans ces Playoffs. Ce sera, à nouveau, sans Steve Kerr au coaching pour Oakland, qui a annoncé qu’il avait des problèmes au dos et qui laisse la main à Mike Brown le temps que ça s’arrange. Si la maladie de Coach Kerr nous inquiète, les Warriors non, puisque Kevin Durant était de retour hier après avoir raté les deux derniers matchs de son équipe, face à des Trail Blazers qui devront faire sans Jusuf Nurkic. Est-ce qu’il y a eu match? Non. La “ballade de santé” n°4 des Warriors était tranquille, pliée dés le premier quart-temps avec un 22-3 initial qui mystifie le Moda Center. Les Blazers sont à 1/8 au tir, Kevin Durant s’amuse avec l’arceau à coup de dunk, Curry et Thompson sont indécents à trois points… Le match est à sens unique et Golden State dispose déjà d’une avance de vingt-trois points avant d’entamer le second quart avec un score de 22 à… 45 (!). 45 points dans un quart-temps, c’est un record NBA égalé en Playoffs, encore un nouveau record pour Golden State. Les Blazers se battront tant bien que mal pour réduire le score, passant même sous la barre des vingt points grâce à un Damian Lillard qui est dans son match, mais les Warriors sont bien trop forts et vont continuer leur chantier grâce à un Stephen Curry en mode MVP (21 points, 6 passes à la pause, avec un joli 5/8 depuis le parking du Moda Center). Si Lillard réalise une bonne première mi-temps pour Rip City, on ne peut pas en dire autant de C.J McCollum qui, à la pause, en est à 0/7 au tir. 24 points d’écart à la pause: 48-72. Est-ce que ça ira mieux pour les Blazers en seconde mi-temps? Carrément pas. Les Warriors continuent leur chantier de démolition et humilient Portland à l’image d’un Steph Curry qui nous fait sa spéciale, le trois points sans regarder si le balle transperce le filet. Évidemment, la balle rentre et Golden State prend un avantage de trente-trois points d’avance sur des Blazers à l’agonie. Pendant que C.J McCollum marque ses premiers points du match, Lillard continue à faire une belle prestation – il est bien le seul – en essayant de ramener Portland, mais Golden State domine trop ce match. L’entièreté du cinq majeur des Warriors a inscrit, au minimum, dix points dans la rencontre et Curry continue son travail de sape. Il en est à 37 points, 8 passes et 7 rebonds à la fin du troisième quart et son équipe mène 106 à 80. Rip City n’aura jamais aussi bien porté son nom. Le dernier quart-temps se transforme très vite en garbage time, Damian Lillard sortant sous les ovations du haut de ses 34 points et 6 passes, mais avec la tête des mauvais jours. Portland n’était pas de taille pour rivaliser face à un Golden State conquérant, à la quête d’un titre qu’ils avaient quasiment l’année dernière. Le score final est de 128 à 103, Golden State s’adjuge quelques jours de repos nécessaires pour soigner les pépins physiques, surtout que la série entre Utah et Los Angeles n’est pas prête de se terminer.