ROOKIE WALL / CONTRIBUTEUR QI BASKET
Il fallait bien que quelqu’un connaisse la dure loi de la 9ème place… À la lutte avec Chicago et Indiana, Miami devait espérer que ses deux concurrents directs perdent leur dernier match, respectivement face à l’équipe B d’Atlanta et l’équipe Z de Brooklyn. Mission impossible donc, et c’est fort logiquement que Miami ne retournera pas en Playoffs. Forcément la déception est présente, mais la saison de Miami, au contraire de la majorité des autres équipes en vacances, est une victoire. Retour sur la saison 2016 – 2017 du Miami Heat.
Un été 2016 cauchemardesque
Quelle autre franchise pouvait rivaliser avec Miami en terme d’entre-saison horrible ? Mis à part Oklahoma City avec le départ de Kevin Durant, pas grand monde. Le Heat a vécu un été de toutes les galères à tel point qu’on prévoyait le pire pour cette saison: Joe Johnson, Gerald Green et Luol Deng s’en vont, des atouts qui n’étaient pas inutiles lors de la saison 2015 – 2016 couronnée de Playoffs, avec une demi-finale de conférence perdue face à Toronto en 7 matchs. Tyler Johnson prolonge, tu réussis à garder Hassan Whiteside lors de la Free Agency, certes en lâchant beaucoup d’argent sur son contrat, mais tu le conserves, ce qui est bien tant le pivot a été bon pour le Heat les précédentes saisons. Cependant, c’est deux nouvelles dramatiques pour les fans de la franchise aux trois titres NBA qui vont plomber l’été de Miami: Dwyane Wade s’en va après 13 saisons de bons et loyaux services avec le maillot n°3, couronnés de trois titres NBA, départ suite à une mésentente avec Pat Riley sur la prolongation de son contrat et suite, aussi, à son désir de jouer pour sa ville natale, Chicago. Coup dur pour la franchise, forcément quand tu perds le meilleur joueur de ton histoire comme ça, tu peux serrer les dents, et ce n’est que le début, car, ce même été, on apprendra surtout la gravité des problèmes médicaux de Chris Bosh. Miné par les blessures depuis deux saisons, le risque de caillots de sang empêche les médecins de donner le feu vert au double champion NBA pour un retour sur les parquets. Pat Riley, président du Heat, le confirmera lui-même: c’est la fin de carrière de Bosh au Heat, et en général en NBA, malgré son envie de trouver une équipe pour continuer à jouer. Il renoncera finalement à risquer sa vie sur les parquets et deviendra consultant sur TNT en cours de saison. La galère continue, donc, pour le Heat qui perd ses deux meilleurs joueurs le temps d’un été. Le recrutement est peu rassurant: Dion Waiters, Luke Babbitt, James Johnson, Wayne Ellington ou encore Willie Reed, cela ne permet pas vraiment de combler le manque que Dwyane Wade et Chris Bosh ont laissé. On présageait naturellement une sale saison pour la franchise floridienne, et le début de saison confirmera les craintes: 10 victoires et 24 défaites lors du passage à l’année 2017, un Justise Winslow qui doit s’absenter jusque la fin de la saison après 18 matchs, la franchise squatte les bas-fonds de la ligue en compagnie de Brooklyn, mais on s’y attendait. Pourtant, le Heat se bat à chaque match et ne prend pas de lourdes défaites, perd de peu et le coaching que proposait Erik Spoelstra était très intéressant. Il était néanmoins très compliqué de voir Miami revenir sur les franchises devant elle au classement de la Conférence Est, tant l’effectif de Miami semblait limité. Et pourtant…
Une deuxième partie de saison en trombe
Et pourtant, c’est là que la magie opère (au contraire de son voisin floridien qui n’a de magique que le nom). Le 18 janvier 2017 marque le début d’un renouveau: 13 victoires de suite, jusqu’au 11 février afin de se relancer complètement dans la course aux Playoffs. Il s’agit tout simplement de la deuxième meilleure série de victoires consécutives de la saison derrière la série de 14 victoires des Warriors en fin de saison. Qui plus est, série de victoire certes, mais pas contre n’importe qui ! Houston pour commencer, les Warriors par la suite avec un buzzer-beater de Dion Waiters qui nous donnera une célébration “bras croisé” déjà passée à la postérité, par deux fois Milwaukee ou encore Atlanta, tout le monde a goûté au rouleau-compresseur floridien. C’est là qu’il faut se rendre à l’évidence de quelque chose: tu donnes des cailloux à Erik Spoelstra et il t’en fait une équipe digne de ce nom. Sur le papier, l’effectif du Heat n’est clairement pas le plus flamboyant de la ligue, mais sur le parquet, le Heat n’était pas une équipe facile à manier pour les équipes adverses. Ainsi, Goran Dragic et Hassan Whiteside ont porté la franchise sur leurs épaules, ce dernier ayant montré une très belle attitude sur le parquet et dans les médias. Dion Waiters a ressuscité et nous a fait rêver, James Johnson est un pur basketteur qui fait partie des noms qu’on peut cités à la course au Sixième homme de l’année, tout comme son homonyme Tyler Johnson… Bref, cette équipe du Heat séduit et surgit de nulle part dans la course aux Playoffs. La franchise profite, certes, grandement du niveau de la Conférence Est qui reste relativement faible et des contre-performances de ses adversaires directs, mais le Miami Heat se met à y croire et tiendra la corde pendant longtemps, à la lutte avec des franchises comme Detroit, Chicago, Charlotte, Indiana ou encore Milwaukee. Le bilan à partir du mois de mars est de 14 victoires et de 7 défaites, ce qui est très honorable pour une franchise qui lutte pour les Playoffs. Cependant, la franchise échouera à la porte de la phase finale, à la 9ème place, suite aux victoires de Indiana et Chicago lors de la dernière soirée de saison régulière. Miami peut nourrir des regrets, notamment ce match contre New York le 1er avril qu’ils perdent en toute fin de match (94 – 98) et qu’ils étaient censés gagnés. Comme quoi, une place en post-season dépend parfois que d’une seule victoire, c’est le cas de Miami qui voit Indiana et Chicago passer devant eux, c’est rude, mais c’est la loi de la NBA. L’absence de Dion Waiters pour les derniers matchs de la saison se sera fait sentir, mais, mis à part la défaite face à New York, nous ne pouvons rien reprocher à Miami: faire une saison aussi formidable après un été aussi catastrophique et un début de saison aussi délicat, cela mérite le respect. L’équipe d’Erik Spoelstra aura, au moins, le mérite de se dire qu’elle est la première équipe de l’histoire à finir à 50% de victoire sur une saison alors qu’elle était à 19 matchs d’un bilan équilibré en début de saison.