@Mr_ChicagoBulls / CONTRIBUTEUR
Nombreux furent ceux qui ont crié au scandale lors de l’annonce du Trade de Derrick Rose aux New York Knicks. Des simples fans sur Twitter aux « spécialistes » NBA dans les émissions aux US, on ne comptait plus le nombre de « Les Bulls ont tradé Rose contre rien (pour rester poli) »qui ont fleurit pendant l’été ! Mais Forman et Paxson savaient que ce genre de move était nécessaire et surtout, ils se sont assuré en retour d’une denrée qu’ils ne possédaient plus depuis longtemps : un pivot solide, d’expérience, constant et en bonne santé. Avec Gasol qui avait déclaré vouloir décliner sa Player Option et Joakim Noah en fin de contrat et que les Bulls ne souhaitaient pas conserver, seule la présence de Robin Lopez dans le trade pouvait intéresser les Bulls, qui ont fait des pieds et des mains pour que Jerian Grant fasse également parti du deal.
Et depuis l’arrivée du frère jumeau de Brook sur les bords du Lac Michigan, les dirigeants n’ont de cesse de louer son éthique de travail et son attitude, que ce soit sur ou hors du terrain. « On ne parle pas de lui mais on devrait » explique Fred Hoiberg. « Il fait tellement de choses pour cette équipe. C’est lui qui défini notre intensité défensive avec son jeu physique, lui et Taj en fait. Quand vous regardez ce qu’on fait aux rebonds, cette énergie qu’on y met, ça vient d’eux. » Les rebonds ? A l’heure d’écrire ces lignes, et après 5 semaines de saison régulière, les Bulls sont en 2ème position dans ce secteur (48.9 prises par match), tandis qu’au niveau des rebonds offensifs, la franchise de l’Illinois domine tout simplement la ligue (13.8 par match, loin devant les 12.6 des Nuggets, 2èmes). Quant à Lopez, seuls Hassan Whiteside et Dwight Howard prennent plus de rebonds offensifs que lui chaque soir (3.8), ce qui représente pratiquement la moitié de son total (7.8 RPG) !
Défenseur solide en un contre un, RoLo s’avère être un formidable Rim Protector, capable de tenir tête à grand nombre de ses vis à vis ainsi que des extérieurs qui tentent de pénétrer grâce à son excellent placement, son timing et ses longs bras pour contester les tirs (6ème contreur NBA avec pile 2 Blks par match). Il sort d’un match à 8 contres (Career High) face aux Lakers, qui sont souvent venus butter sur l’ancien de Stanford et son intelligence défensive. Son envergure lui sert aussi pour aller gêner les pivots qui s’écartent du cercle. Depuis le début de saison il s’est frotté à des pointures à son poste telles que son jumeau Brook, Whiteside, Howard, Gobert ou encore DeAndre Jordan et n’a jamais paru ridicule, faisant bosser son adversaire pour chacun de ses paniers et le bousculant sur chaque lutte aux rebonds. Allez donc lui dire que le poste de pivot est mort en NBA, pour voir ! Défensivement, le duo qu’il forme avec Taj Gibson constitue la meilleure paire d’intérieur des Bulls depuis bien longtemps !
Offensivement, Robin se montre également intéressant. Dans son apport personnel tout d’abord, affichant une moyenne de 9.8pts qui représente sa 4ème meilleur marque en carrière, avec une série en cours de 9 matchs de suite à au moins 10pts, ajoutant un shoot mi distance précis (40.5% entre 4.5 et 6 mètres) à son arsenal offensif qui comprend surtout des claquettes et un Hook qui fait régulièrement mouche aussi bien main droite que main gauche (22/46, soit pratiquement 50%); mais aussi pour sa participation au collectif, entre ses rebonds offensifs qui offrent des secondes chances à ses partenaires, ses bonnes passes dans le tempo ou ses screens tête de raquette pour libérer ses shooteurs et jouer les pick’n’roll. « Grâce à lui on est bien meilleur que l’an dernier au niveau des screens et de l’exécution des P’n’R. » reprend Hoiberg « Il crée des brèches vers le cercle pour ses coéquipiers, Jimmy lui dit souvent à quel point il apprécie toutes ces choses qu’il fait pour lui et pour l’équipe. Soir après soir il va vous donner un effort constant en défense. Il apporte vraiment beaucoup à cette équipe. »
D’un naturel plutôt discret, surtout par rapport aux autres leaders de l’équipe, Lopez n’attire pas l’attention sur lui, d’autant qu’il possède un style de jeu en totale contradiction avec la NBA d’aujourd’hui. Désormais les pivots shootent régulièrement à 3pts, RoLo compte 5 tentatives derrière l’arc en 8 ans de carrière. Un joueur Old School en quelque sorte, un peu comme le système de jeu des Bulls au final. « Vous ne verrez jamais un gars faire la une de SportCenter pour avoir poser un écran. » continue Hoiberg. « Mais il s’en fiche. Tout les soir, Robin défend, protège se raquette, prend des rebonds, il fait toutes ces petites choses qui passent inaperçu, mais qui sont tellement appréciés par ses coachs et ses coéquipiers. » Les fans aussi s’en aperçoivent, comme en témoigne la belle ovation qu’il a reçu lors de son retour à Portland au début du Circus Trip.
Au final, Robin Lopez fait l’unanimité chez les Bulls. Taj Gibson, son partenaire dans la raquette ne tarit pas d’éloge : « C’est une ligue focalisée sur les actions flashys, tout ce qui peut vendre des tickets et attirer le public. Seulement ça fait oublier les petites choses nécessaires pour gagner. Mais les gars dans cette équipe apprécient Robin et comprennent que sans lui, plusieurs de nos victoires auraient été impossibles. Il fait tellement de choses, pose de gros écrans, score poste bas, prend de gros rebonds, rentre des tirs mi distance et joue dur … Quand le trade a été réalisé je me suis dit que si Joakim Noah ne revient pas, c’est un super choix pour le remplacer. »
« Je me focalise toujours sur la défense, sur le fait d’aider mes coéquipiers du mieux que je peux » réagit le principal intéressé. « Et j’ai beaucoup de plaisir à le faire. Mon état d’esprit est toujours d’aller sur le parquet et faire le sale boulot pour les autres. Je sais qu’il y a des gens et des coaches qui apprécient ce que je fais. Je sais qu’il y a beaucoup de choses que je fais sur le parquet qui m’ont donné du succès et qui ont donné du succès à mon équipe. »
Mentalité de bosseur, régularité dans l’effort et caractère humble, RoLo démontre soir après soir que non, les Bulls n’ont pas tradé Rose contre rien ! Et en plus il a fait copain copain avec Benny The Bull, pas gagné vu son passif avec les mascottes NBA :