BENJAMIN AUZAT / RÉDACTEUR QI BASKET
La saison 1950-1951, qui représente la cinquième édition du championnat de basket national américain, marque un tournant dans l’histoire de la NBA, elle est la première à intégrer des joueurs d’origine afro-américaine.
La victoire finale des Rochester Royals (actuels Kings de Sacramento) et la première édition du All-Star Game restent anecdotiques. Avec seulement 11 équipes en lice, dont une, les Washington Capitols, qui disparaîtra au beau milieu de la saison, l’exercice 1950-1951 ne reste pas dans les mémoires pour des duels épiques. Ce qui fait la particularité de cette saison et qui s’apprête à transformer profondément l’image du basket, c’est l’apparition de joueurs d’origine Afro-Américaine sur le playground.
Ils seront quatre joueurs « blacks » à rentrer dans la grande ligue pour cette seconde saison d’existence de la NBA sous son appellation actuelle. Cette intégration des communautés noires dans le basket professionnel de premier plan a un aspect tant symbolique que sportif, dans une Amérique profondément marquée par le gouffre qui sépare les communautés. Si aujourd’hui les franchise-players noirs-américains affolent la NBA, les parcours pour en arriver là à commencé le 25 avril 1950. Ce jour là, Chuck Cooper devient le premier joueur américain drafté en NBA. Il est sélectionné en 12ème pick au second tour par les Celtics de Boston. Un club dans lequel il goûtera pendant 4 ans au coaching de Rob Auerbach (9 titres de champion NBA en tant que coach).
En parallèllle, les Washington Capitols sélectionnent en 100ème position, Earl « The Big cat » Lloyd. Celui-ci deviendra le premier athlète noir-américain à fouler un parquet NBA, le 31 octobre 1950. Il est âgé de 21 ans. Ses partenaires habitués à la mixité l’accueillent comme n’importe quel joueur, le public, quant à lui, s’interroge sur la présence d’un joueur de couleur sur le terrain ?
Chuck Cooper jouera sa première rencontre le lendemain. Les hasards du calendrier ont donc fait du « Big cat » le premier athlète noir à découvrir la grande ligue. Un troisième joueur afro-américain est drafté en 1950, il s’agit de Nataniel « Sweetwater » Clinton, sélectionné par les New-York Knicks. Celui-ci est déjà âgé de 27 ans lorsqu’il intègre la ligue nationale de basket. Il ne restera que 7 ans en NBA avant de se reconvertir dans le baseball.
Le quatrième joueur afro-américain à intégrer la NBA en 1950 ne passe pas par la draft. Ce n’est que le 3 décembre, après plus d’un mois de compétition, que les Tri-Cities Blackhawks (actuels Atlanta Hawks) se décident à signer Hank DeZonie.
Aucun d’entre eux n’est rentré dans la légende du basket pour son jeu, mais tous méritent leur place dans l’histoire du basket.
Aujourd’hui, les quatre sportifs sont honorés au sein de leur communauté dans leurs villes respectives. Tous décédés, la NBA n’a jamais manqué de rendre hommage à ces pionniers afro-américains qui ont permis à la grande ligue de devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Une ligue numériquement dominée par les afro-américains qui représentent environ 75% des joueurs actuels de la NBA. Les quatre joueurs cités précédemment auraient pu être accompagnés par Harold Hunter, un joueur signé par les Washington Capitols, mais dont le contrat se verra coupé à la fin du training camp. Hunter n’aura plus jamais la chance de jouer en NBA. Une mention honorable est également à délivrer à Don Barksdale, qui lors de la saison 1953 devient le premier « black » à participer à un All-Star game.